Chaque année, plus de 5 000 disparitions d’enfants sont signalées aux corps policiers du Québec. Les fugues impliquant des jeunes âgés de 12 à 17 ans comptent pour près de 90 % de ces cas. Les raisons de fuguer sont complexes, généralement associées au besoin d’avoir un plus grand contrôle sur sa vie. Bien que la plupart rentrent à la maison après quelques jours, un certain nombre de fugueurs et fugueuses continuent d’errer dans les rues, fréquentent les refuges ou se retrouvent dans des environnements malsains.

Un.e jeune en fugue sur trois sera victime d’exploitation sexuelle. Les jeunes sous la Protection de la jeunesse sont particulièrement vulnérables au trafic sexuel, tout comme ceux et celles issu.e.s des Premières Nations et de la communauté LGBTQ.

L’EXPLOITATION SEXUELLE DES JEUNES
Elle se manifeste de diverses façons : prostitution, pornographie, striptease, danses topless, services d’escorte, massages érotiques. Il faut noter que toute forme d’exploitation sexuelle constitue un crime au Canada et doit être rapportée sans délai. Le profil des victimes varie selon l’âge, le genre, l’origine ethnique, l’orientation sexuelle, le milieu socio-économique et la religion. Les prédateurs visent la vulnérabilité des jeunes. Ils les séduisent en gagnant leur confiance. Ils leur promettent une vie plus belle et plus captivante, des cadeaux, de l’alcool ou des drogues, des déplacements gratuits, un abri. Pour les approcher, certains utilisent un petit-ami, une copine, un.e confident.e ou un.e camarade.

Les prédateurs sexuels usent de différentes tactiques pour retenir un.e jeune et l’empêcher d’aller chercher de l’aide : l’abus, l’isolement, la sextorsion, les menaces, la peur, la projection du blâme et de la responsabilité sur eux, les fausses promesses entre autres. Le danger d’exploitation sexuelle des jeunes est présent aussi bien dans les grandes villes que dans les coins reculés. Le recrutement et la séduction se font en ligne, à la maison, à l’école ou dans les endroits où les jeunes se tiennent.

L’EXPLOITATION SEXUELLE SUR L’INTERNET
La technologie joue un rôle crucial dans l’exploitation sexuelle. Un enfant peut être recruté, leurré et séduit en ligne sans même avoir rencontré son abuseur face à face. Les parents doivent donc non seulement contrôler les allées et venues de leurs enfants, mais également surveiller ce qui se passe à la maison lorsqu’ils sont sur leurs appareils portables et en ligne.

Selon l’organisme Cyberaide, les cas rapportés d’adultes ayant contacté des enfants âgés de 8 à 12 ans pour les inciter à avoir des activités sexuelles explicites en ligne ont augmenté de 57 %. Aujourd’hui, les enfants de plus en plus jeunes ont accès à la technologie et une conversation sérieuse sur la cybersécurité avec eux est devenue incontournable. Ceux-ci doivent comprendre les dangers et les conséquences des échanges en ligne avec des inconnus.

La grande majorité des applications, des sites et des plateformes de jeux virtuels permettent aujourd’hui d’échanger en direct, ce qui expose les préados aux risques de contenus non modérés et de clavardages inappropriés. Des adultes sont capables de lire les contenus à mesure qu’ils sont diffusés et de contacter ces jeunes via des messages privés pour les diriger par la suite vers une plateforme de diffusion privée.